mardi 24 février 2015

RH, soyez stratégiques ! par RH brutes

Voici un texte de mon alter-ego plus sombre, RH brutes. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif. Avertissement : le ton est plus direct que dans mes billets habituels.

Lorsqu’on se retrouve une gang de RH ensemble, souvent à 80% féminine, on jase entre filles et quelques gars. Et on constate que les RH sont censées être des « acteurs de changement », favoriser la fidélisation, pondre un politique sur les médias sociaux, contrôler la paie et recruter 18 personnes tout ça pour demain matin svp.

Lieu de ma prochaine planification stratégique
Mais on nous reproche souvent de ne pas être assez stratégique, d’être trop fines et d’en prendre trop sur les épaules.

Cherchez l’erreur!
 
Mesdames, pour reprendre le titre de ce livre à succès, cessons d’être gentilles et soyons stratégiques! Dès demain, je mets la liste des salaires en ligne sur Facebook, je délègue la paie et je m’en vais me faire un lac-à-l’épaule de planification stratégique dans le sud aux frais du patron. Ouin, je sens que je vais aimer ça…

P.S. :
Je rends un hommage particulier à toutes celles qui ont été nommées de l'interne aux RH parce que...
  • « tout le monde te parle » ou pire « y'a juste toi qui est capable de faire affaire avec le directeur de production »
  • « on a une plainte aux normes, c'est toi qui va s'en occuper. C'est facile, tu fais juste à chercher sur l'internet » 
  • « tu fais déjà la paie, tu devrais pouvoir embaucher 18 personnes pour demain ».

mardi 17 février 2015

Le meilleur du congrès RH : éthique, pièges et avantages

J'ai assisté au congrès de l'Ordre des CRHA cet automne, et voici mon 2e billet sur l'éthique, d'après la conférence de René Villemure. Pour voir tous les résumés des congrès, cliquez ici.

Éthique au travail : quelques pièges

Les mots, les jugements 
Si on dit "compte en Suisse" il y a tout de suite un jugement de valeur. Mais si on réfléchit on peut réaliser, par exemple, que tous les Suisses ont un compte en Suisse...
Par ailleurs, une étude a montré que les mots "cool" et "écoeurant" remplaçaient respectivement 32 et 50 autres mots qui sont moins utilisés. La réduction du vocabulaire entraîne une réduction de la capacité de réflexion.

Sentiment d'urgence 
L'urgence est un choix, une interprétation faite par une personne. Elle ne va pas bien avec l'éthique, parce que le sentiment d'urgence réduit la réflexion, fait tomber dans l'action sans absorber et évaluer les effets.

Insouciance : exemple de la vie privée 
M. Villemure estime qu'on a mis 25 ans à bâtir le concept de la vie privée, qu'on débâtit à chaque fois qu'on clique sur "j'accepte" sans réfléchir. "Personne ne se questionne pourquoi quelqu'un a payé 22 milliards pour Twitter qui est gratuit... C'est (pourtant) vous le produit ! "

Avantages des comportements éthiques
En plus d'être facteurs d'attraction et de fidélisation dans l'équipe ou l'organisation, les comportements éthiques réduisent les risques et augmentent le sentiment d'appartenance. Ne pouvant être simulée, l'authenticité et l'intégrité sont ressentis par les employés et la clientèle.

En plus, l'éthique nous simplifie la vie, comme dans cette citation de Mark Twain : J'ai décidé d'être honnête, comme ça je n'ai rien à me souvenir !

mardi 10 février 2015

Le meilleur du Congrès RH : éthique et déonto

J'ai assisté au congrès de l'Ordre des CRHA cet automne, et voici la suite de mes coups de coeur. Pour voir tous les résumés des congrès, cliquez ici.
Vers les '90, Nortel était un exemple en éthique

J'ai bien apprécié la conférence de René Villemure, éthicien et chasseur de tendances. Dans les premières minutes il rappelle que dans les années 90, l'entreprise qui avait la plus belle démarche écrite en éthique était... Nortel !

L'Éthique "quossa donne ?" 
L'éthique n'est pas de la déontologie ni de la conformité. Pour les démêler, on peut dire que les cas "réguliers" sont couverts par les règles, les codes de déontologie, etc. Ce sont les cas "irréguliers" qui posent problème, lorsque la règle ne s'applique pas facilement, où on utilise l'éthique pour les résoudre.

Ainsi, l'appellation code d'éthique n'est pas exacte, ce serait plutôt code de déontologie, parce que les cas irréguliers ne peuvent pas y être inclus. Ceux là nécessitent une réflexion éthique, parce qu'ils ne sont pas noirs ou blancs, aisément circonscrits par le code ou les règles. M. Villemeure donne l'exemple d'un mensonge qui peut devenir acceptable pour préserver quelque chose d'important.

Testons l'éthique d'une situation
Une situation faisant appel à l'éthique demande ce questionnement :
 1- est-ce légal ?
 2- est-ce que ça serait bien vu si ça sortait dans les médias ?
 3- est-ce que c'est juste ?

On pose souvent la 1re, parfois la 2e mais on se rend rarement à la 3e qui est pourtant un aspect fondamental du comportement éthique.

L'éthique se définit trop par ce qui n'est pas éthique. On ne voit que le manquement, encore plus s'il est visible sur la place publique. L'éthique c'est donner le sens à une conduite. Elle est affaire de culture plutôt que de structure. On ne peut pas rendre les gens éthiques.

L'éthique définie par les valeurs 
Les valeurs collectives définissent en réalité l'éthique interne : ce qui est juste, acceptable. Une valeur doit être reliée à la mission de l'entreprise.

Une valeur doit :
1. nécessairement avoir un contenu moralement positif : la transparence n'est pas nécessairement positive en soi.
2. contenir sa raison d'être : elle doit se suffire à elle-même, on est honnête en soi, la transparence sera plutôt en fonction du contexte.
3. être définie de façon collective.

Par exemple, lorsqu'on parle du respect, cette valeur signifie-t-elle l'obéissance aux règles? un respect envers les objets, ou envers les gens? Un respect réel envers les personnes parle moins d'obéissance que de traiter les autres comme on aimerait être traité. Les valeurs se vivent toujours en groupe, envers d'autres personnes.

Peut-il y avoir trop de valeurs ?
Trop de valeurs différentes noie la communication. Mais peut-il y avoir trop d'une seule valeur ? Ça dépend de la manière dont elle est vécue, par exemple trop de loyauté = collusion !

On ne peut pas voir les valeurs réelles dans la tranquillité, on les teste quand surgissent des situations difficiles...

La suite la semaine prochaine, avec les pièges en lien avec l'éthique.

mardi 3 février 2015

Langue de bois et autres curiosités

Des fois c'est juste trop étrange...
Dans les congrès et autres rencontres de groupe, tout comme dans les CV et profils envoyés pour le recrutement sur les médias sociaux, on peut entendre des phrases qui font sourire et je prends les meilleures en note pour les partager avec vous.

Quelques bouts de phrases surréalistes

On peut le faire en désilotant les équipes de travail.
...question de faire entrer en rotation les idées sur l’axe de notre projet.

On veut dynamiser des bassins d'emploi sinistrés.

Les clientèles vulnérables orphelines ont besoin d'accompagnement ciblé pour accéder aux premières instances décisionnelles qui les concernent dans le processus d'embauche.
 - hein ?

La dépression est un mal insidieux qui rampe sur toute l'échelle de l'entreprise. 
 - on en a des frissons, surtout quand ça rampe sur une échelle.

Quelques bouts de candidatures surréalistes

Un candidat commis d'épicerie "J'ai réussi avec succès à dynamiser, booster et rendre notre rayon F/L incontournable, tout en contribuant à faire augmenter le mark-up du département"
 - note : F/L veut dire Fruits et Légumes.

Un candidat d'un autre continent m'a envoyé sa demande par Facebook, Linkedin, courriel, Twitter et a joint aux messages courriel et Linkedin des copies de sa carte de citoyenneté, de son passe-port ainsi que plusieurs photos. Je ne sais pas si c'est bien un emploi qu'il cherche, une épouse ou si c'est une arnaque...

Appliquant pour un poste d'analyste financière, une candidate mélange son expérience de travail d'analyste en entreprise à celles en centre d'esthétique en pose d'ongles. Hum.

Pour terminer, un candidat m'a demandé de connecter sur Linkedin ainsi : "Bonjour belle dame, je me prénomme Michel si cela ne vous dérange pas. Pourrions-nous planifier une rencontre afin de mieux nous connaître ?" Le point est mauvais endroit ou il me demande si ça me dérange qu'il s'appelle Michel ?